la oud


AL OÛD DANS LE MONDE

DR. Joseph Tanous

Introduction:

Al oûd est considéré comme le roi, le souverain et la base des instruments musicaux arabes, il est le plus parfait parmi eux. Il accompagne les chanteurs et il est l’axe de l’orchestre arabe comme sous le nom de “Takht” oriental. Il explique les théories de l’échelle musicale arabe. On ne connait pas l’inventeur d’al oûd, mais il y a des histories et des contes sur son origine car certains attribuent son invention à “Amk Ibn Caiin Ibn Adam”, tandis que nous le trouvons, même sous différentes formes et sous de différents noms, dans la plupart des civilisations.

AL oûd se répandit en Mésopotamie, en Perse, en Asie mineure, au moyen orient, en extrême orient et en Europe. Il est l’instrument à corde le plus connu dans le monde entier.

1. Origine du Nom:

L’appellation arabe ” oûd ” se réfère à la matière dont cet instrument est fabriqué, soit le bois – Elle fut transmise à l’ouest par l’Andalousie qui lui donna le nom de “Luth ou Laute”qui est une modification de l’appellation arabe oûd.
Il apparut des similitudes à l’oud dans plusieurs civilisations avec des noms différents, il est chez les perses “Barbat”, chez les chinois “Pipa”. Chez les indiens “Sitar”, chez les pharaons “Nefer”, chez les japonais “Biwa”, chez les ruses ” Balalaïka”, chez les indonésiens “Gambus” et en Asie Centrale “Tar ou Setar ou Saz”.
Al oûd arabe se trouve une famille variée dans les pays arabes. Il y a le oûd syrien, irakien, le maghrébin. On trouve aussi (Al Koueitra) au Maghreb, (El Gombri) en Tunisie, la Lybie et l’est de l’Algérie; et el oûd (nachaat kar) qui est la réponse al oûd ordinaire qui se trouve surtout en Syrie-

2. L’histoire d’al oûd:

On ne connait pas une histoire précise al oûd – Des découvertes et des recherches sur la science musicale des peoples démontrèrent qu’al oûd est un instrument très ancien-
Les découvertes archéologiques démontrèrent l’existence du oûd au longue manche en Mésopotamie et en Égypte – les recherches archéologiques en Anatolie démontrèrent aussi son existence aux temps des Hittites soit avant 3000 ans, Il fut aussi utilisé à Rome aux temps des empereurs – les Byzantins l’on connu aussi-.
Il est rare qu’on ne trouve pas dans une civilisation mondiale un oûd ou de la même famille à cordes ou similaires.

a. Al oud dans l’histoire ancienne:
Les découvertes archéologiques démontrèrent l’existence d’al oûd en Mésopotamie et en Égypt au deuxième millénaire AV.J.C.
A été découvert aussi dans une tombe à Thèbes (Égypt) et qui revient à l’an 1490 AV.J.C., un oûd en bon état, fait de bois de cèdres, de longueur de 120 cm, sa boite est circulaire. AL oûd dans ces temps anciens avait une longue manche, seul les professionnels y jouent; Il y avait aussi un oûd plus petit et à plus petite manche, avec lequel les chanteuses accompagnèrent leurs chants et qui est le (kabous ou kanbous) qui est toujours utilisé dans certains pays du golf et au Yémen.
En ce qui concerne Al oûd répandu mondialement c’est al oûd au manche courte, qu’on trouva en Iran au 8e S.A.J. et en Chine au 3e siècle AV.J.C., en Inde fut au début du premier siècle AP.J.C.
Al oûd fut transmis en Europe par l’Andalousie qui fut habité par les arabes entre le 8e et le 14e siècle AP.J.C. Il y avait différentes sortes de oûd, celui que l’on pince et celui ou l’on utilisé l’archet.
Les Ottomans le répandirent en Europe et il devint un instrument essential chez les grecs avec le (baglamádhes, le bouzouki, le lagoúta et le sázi), chez les albains (avec le çifteli, al sharkia et al baklamaja), chez les bulgares (avec el tambura), chez les slovaks dans l’ex Yougoslavie (avec le shargiya , le tambourica, le bugarice et le bisernica), (al saz) en Bosnie, (al qiteli) à Kossovo, il se répandit encore à Java- et dans les pays du moyen orient – Les migrations arabes le portèrent à Madagascar et en Europe à travers l’Espagne.
b. AL oud dans la bible:
La bible mentionna al oûd à côté des autres instruments musicaux utilisés. Il est dit que “youbal Ibn Caiin” fut le père de tous ceux qui jouent de la cithare et du chalumeau. (Genèse 21,4)
Le prophète Elisha dit: “et maintenant amenez moi un joueur de oûd. Et quand il joue, la main de Dieu se posa sur lui”(16-15:3 R2), le prophete David incite dans plusieurs de ses psaumes à louer Dieu avec les instruments musicaux, il dit: “Louez Dieu avec la flute et jouez lui avec un oûd décacorde” (2:32,33 po), le lsume (22: 70,71) mentionne: “avec le oûd je vous loue mon Dieu, et je loue votre droit et je joue pour vous avec la flute”. Et le psaume 4-3: (81) 80 invite: “Commencez à jouer au Tambour, la flute suave et le oûd. Claironnez, le psaume 4: (91)92 “avec un decacorde, un oûd et la musique des lyres”, et dans le spume 9: (143) 144 “je chante pour vous un nouveau chant, et je joue avec le decacorde”. Comme le psaume 4-3: 150 invite à louer Dieu avec les instruments musicaux””Louez-le au son des trompettes, louez-le avec le oûd et la flute, louez-le avec le tambour et la danse, louez-le avec les cordes et le chalumeau”
Le premier livre des chroniques de l’ancien testament énumère les chanteurs, les musiciens et leurs instruments: il mentionne “David ordonna aux chefs des lévites de nommer leurs frères chanteurs aux instruments de chants, aux chalumeaux, aux lyres et aux cymbales… Zacharie, Jazziez, Schemiramoth, Jehol, Uni, Eliabe, Maaseja et Benaya, avaient des oûd aussi sous des vierges (ch. 1 24-16:15) et aussi dans (ch. 2 5:16) et ( ch. 1 12:5) et (M 45:3).
On voit que le livre saint distingue le oûd, la lyre et le decacorde malgré leur appartenance à la même famille.
c. Al oûd dans l’histoire arabe:
Certains chercheurs arabes pensent que le oûd est la somme de la modification de quelques anciens instruments à cordes, comme le “barbut” persan et le “mizher” arabe, dans le livre des chants il y est fait mention que le premier musicien qui utilisa el oûd de son nom actuel fut Ibn Sarij aux temps des Omeyyades – mais Al oûd arabe ne devint fameux qu’avec Ibrahim el Isaac Al Mussali et avec Mansour Zalzal aux temps des Abbassides.
Il y avait 3 sortes de oûd: aux langues manches et aux petites boites sonores nomme “Tunbrer”, et el oûd aux manches courtes et a la grande boite sonore nomme al oud, et le troisième c’est el oûd aux petites manches et petites boites nomme “Koubous”- Les cordes peuvent augmenter de 2 a 4 comme dans les 2 lettres de Ibn Al Munajem et Al Kindi, et de 5 avec Ziryab et Safi Al Din AL Armawi. Quelques uns ont ajouté une 6e et une 7e –
On dit que le philosophe Aba Nasr Al farabi fabriqua un oûd, mais ne lui perça pas une face et quand on y joua, il fut muet sans aucuns sons. Ensuite il s’en suivit qu’un rat rogna la face ce qui causa une ouverture qui donna au son de l’amplification et une résonance ce qui contenta Aba Nasr.
AL Kindi, AL Farabi et Avicenne fondirent leurs théories musicales en s’aidant d’el oûd comme base, comme safi Al Din s’y aida pour la manière de la notation de l’échelle.
La forme de oûd est différente au monde comme son nom, mais sa singularité principale dans toutes ses catégories est d’avoir une manche ou l’on tire les cordes pour les fixer entre les clés et la cheville.
Les études démontrèrent qu’il y avait des formes d’anciens oûds avec lesquels on joua non pas en pinçant avec une plume mais en tirant avec un archet, et que la surface de l’ancien oûd était de cuir et non de bois.
Al oûd arabe avait une histoire et des propriétés communes avec le oûd persan et turc.
d. Al oûd en Turquie:
Il y a 2 sortes de oûd en Turquie, celui avec une manche courte appelle (ûd ou ut) et el oûd à manche longue connu sous le nom de (tunbur) selon les écrits des Ottomans. Jusqu’au 18e s. , les théoriciens se référent à “Tunbur” pour expliquer l’échelle musicale. Le Tunbur turque contient de 2 a 4 doubles cordes, mais le “Tunbur” à double tri corde est le plus répandu. Dans la nouvelle musique turque, le “Tunbur” prend une nouvelle forme, c’est un oûd à manche très longue avec une boite sonore semi circulaire, en tenant compte que le “saz” est l’appellation populaire de cet instrument.
En Turquie il y a différentes appellations à une famille de oûd à manche longue, selon leurs tailles, du peu grand “meydan saz” au plus petit “kora” en passant par les tailles moyennes “bozuk, baglama”; il parait que le nom de ce dernier commence à remplacer les autres appellations comme nom général.
La Turquie a développé des techniques du jeu al oûd sous toutes ses formes, et a composé plusieurs programmes d’études. Malgré l’extension du oûd à longue manche en Turquie, al oûd à manche courte resta utiliser dans la nouvelle musique turque à cause de quelques joueurs distingues comme (Udi Hrant Kenkulian 1901-1978, Garnic Kazenjian et Cinuçen Tankrikorur 1938-1999).
La vrai différence entre al oûd arabe et al oûd turque est la taille de la boite sonore, à l’accord des cordes, sa longueur, son épaisseur et la manière d’y jouer.
L’école de musique turque est basée sur un essaie d’adaptation de la technique occidentale du jeu al oûd, et dont le rôle au monde arabe se limitait à accompagner les chants et au solo.
Mounir Bachir est l’héritier de cette école et celui qui l’a lancée au monde arabe, elle est basée sur la recherché de la qualité du son dans le oud, sa beauté et son expression.
e. Al oûd en Iran:
L’Iran a connu al oûd, selon les chercheurs, à la fin du XVI e s. AV.J.C. donc après les babyloniens. Au temps des Sassanides le oûd se répandit et s’épanouit (226.636. AP.J.C). on dit que “Jamchid” l’un des rois perses, fut le premier à fabriquer un oûd après le déluge de Noé, il le nomma “barbat”, quelques uns disent que les perses prirent le oûd d’Égypte après l’avoir conquise, et copièrent et sa civilisation beaucoup de sciences et d’arts, parmi eux le oûd somme “barbat”. El oûd occupa une position remarquable en Perse surtout après le fleurissement de la musique suite à son expansion au dépend des Pharaons et des Assyriens.
Les perses connurent des formes divers de oûd: “Al barbat, Al Tar; Al Dotar (2 cordes), Al Jihartar (al tachhartar), Aa Cythare (tunbur a 3 cordes mais qui contient maintenant 4), Al Saz, Al Roud ou Tarab roud, Al Roh Afza, Al Chahroud; al Chachta ou Al Tarbub”.
Al oûd fut connu en Iran sous forme bulbaire tandis qu’en Irak sous forme de poire. L’on tient le oûd incliner vers le haut en Iran comme en Égypt., tandis qu’en Irak on le tient horizontalement.
f. Al oûd dans les autres civilisations:
La première civilisation chinoise connut 2 sortes de oûd, connu sous le nom de oûd national, c’était des instruments de base dans la musique chinoise ancienne sur quoi on d’épand pour la composition et l’accompagnement des chants.
La civilisation indienne ancienne connu elle aussi différentes sortes de oûd, le plus fameux; “le vinà”. Al oûd prend la première place dans la musique ancienne indienne, il apparut avant 2000 A.V.J.C.
Quant à la première civilisation égyptienne, elle connut al oûd pendant le premier règne pharaonique. Les égyptiens l’utilisèrent dans leurs cérémonies religieuses et dans leurs fêtes. Ils connurent el oûd sous ses 2 formes” el oûd à courte manche qui ressemble à celui utilise de nos jours, et el oûd à longue manche qui ressemble au Tambour.
Le chercheur archéologique irakien, le professeur Sobhi Anwar Rashid, renvoie l’histoire de cet instrument à la période akkadienne (2150-2350 AV.J.C) ou l’on trouva des sculptures qui datent du 15e s. AV.J.C. dans les villes de (karkamishi et sanjarli), et sur un tableau argileux de la ville de (Nouzi).
Al oûd fut apprécie en Assyrie pour ses nombreuses touches, il ressemblait beaucoup aux gravures apparut chez les anciens égyptiens, celui à longue manche se nommait “tanbur” assyrien; cet instrument existe toujours dans la même région, avec la même forme et le même nom, et se répand en Syrie, au Liban, en Jordanie et en Turquie.
Dans la civilisation grecque, le philosophe Abilard est considéré comme l’un des plus excellents joueurs du oûd primitif. Quelques écrivains arabes et pères parmi ceux qui écrivirent et parlèrent d’el oûd, se sont mis d’accord que le oûd vient de la Grèce et que Pythagore l’inventa après sa découverte de la concordance des sons musicaux, certains autres croient que c’est Platon. El oûd en Grèce se nomme (barbatoz), de la vint le nom arabe (barbat).

g. El oûd en Andalousie et sa reproduction en Europe:
Al oûd s’est transplanté en Andalousie avec “Ziryab” qui compatît avec ses professeurs Ibrahim et Isaac al Mousseli qui l’éloigna de Baghdâd. Il s’enfuit en Andalousie la où le Khalifa Omeyyade Abdel Rahman 2e le reçut. Il rapporta avec lui à Cordoba et de la à toute l’Andalousie, l’art musical bagdadien et les chants qui accompagnent el oûd en plus de son art personnel. Il y ajouta une 5e corde (sol 2) et changea l’archet en bois par un autre en plumes de faucon.
Après l’expansion de oûd en Andalousie, il se reporta en Europe qui le nomma (luth) en transformant sa prononciation.

3. Tunbur – Bozuk – Chabut:

Il y en a qui dissent que le mot Tanbur est apparut premièrement chez les arabes en désignant (la lyre) au temps du roi (Khosrô barouiz) , tandis que certains disent qu’il se trouvait dans les écrits sanscrits pour designer un nom musical céleste (tunburu) – AL Tunbur est de la même famille qu’el oûd, ils se ressemblent en leurs formes et leurs techniques – Al Farabi le cite dans son Lure “le grand musicien” en distinguant al “Tunbur” de Khorasan et al “Tanbur” baghdadi arabe qui se différent en forme et en taille, le premier est comme le tunbur turc et bulgare, le second est plus petit.
Quant al Bozuk, il se répandit surtout en Turquie, en Syrie et au Liban, il nous rappelle l’ancien oûd à manche et à la petite boite sonore qui se nommait “tanbur”. Al oûd arabe a été influé par le oûd persan, il se développa et devint le principal instrument musical dans la musique arabe et l’accompagnement arabe. Quant a Mansour Zalzal il invita le oûd complet nomme “Al Chabbut” qui comprend 4 cordes, et qui remplaça el oûd persan qui comprenait 2 cordes.
Parmi les autres oûds arabes on cite: “Äl Suissen” marocain, et parmi les oûds iraniens “le Gurumi ou Tar “. Parmi les oûds turcs on cite “Baglama, Bozuk, Sâz” ce dernier commun avec l’Arménie et Azerbaïdjan. Il y a un oûd “dotar” en Afghanistan, Ouzbékistan et Turkménistan, al “Tanboura” au Kurdistan et Al “Dumbura” au Kazakhstan.

4. Les catégories des ouds au monde :

Les différentes formes de oûd connurent un développement dans divers continents alsatiques ou el oûd est toujours utilise dans la musique classique ou populaire.
La forme d’el oûd peut différer si la boite sonore est plate ou courbe. La plus répandue restent les oûds semi circulaire (le Setâr iranien), en forme de poire (le Biwa japonais), le circulaire (le Yueqin chinois), le carré (le Shamisen japonais), le trapèze (Dan day vietnamien), le triangle (balalaïka russe).
La matière de fabrication de la boite sonore est en général végétale ou xylophone. Autrefois quelques uns utilisèrent le tatou pour fabriquer al (charango) utilisé dans les Andes en Amérique du Sud.
On peut classer les oûds selon leurs manches, parmi eux il y en a qui n’ont pas de barrière de feu (comme le oûd arabe, le sarod indien) et il y en a d’autres qui contiennent des bandes métalliques (Tar). La manche est courte si elle était plus petite que la boite sonore (uti yougoslave) et elle est longue au cas contraire (saz turc). Il y a des oûds qui se classent selon ses cordes, quelques uns one seulement les cordes essentielles ou mélodiques, et d’autres ont en plus des cordes essentielles des cordes sympathiques posées à côté des cordes essentielles ou sous celles-ci, vibrent selon leur résonance, le saroud, le sitar, le surbahâr, contiennent ces trois catégories.
a. les ouds Indiens:
SITÂR: le nom est dérivé du persan Setâr. Son invention est attribue au musicien Amir Khosrô qui travaillait au secrétariat du Sultan de Deli au 15e s. Il ne prit sa forme actuelle qu’au XVII e s. Il se répandit au nord de l’Inde et au Pakistan. Il devint finalement mondialement connu grâce à Ravi Shankar. Il se distingue d’el oûd arabe par sa forme et le nombre de corde et la position du joueur. Le nombre de corde changea selon les périodes, actuellement il a 4 cordes (base – cinquième – octave – quatrième), on y ajoute 2 cordes à côté accordées sur la base et la réponse donne des bourdons. On y joue verticalement.
AL SURBAHÂR: c’est un oûd énorme qui donne la résolution des sons du Sitâr, il se distingue des précédents car en plus des 4 cordes il contient à peu près 20 cordes sympathiques fixées à côté de la manche, il est nommé “l’orgue indien”.
AL SAROD: connu comme l’un des plus jolis instruments en Inde, trouve ses origines dans la “rabob” pakistanais tel qu’il était au 19e s. qui à son tour a une origine persane. Il est répandu au nord de l’Inde.
AL TÂNPURA: sa fabrication est primitive, peut être que ses origines reviennent al “tunburu vîna”, son nom peut dériver du mot “tâna” ou ton qui signifie “dimension vibratoire” parce que cet instrument ne donne pas une mélodie, mais un rythme intonatif qui soutient le rythme qui accompagne la chanson en Inde. À Rajasthan le “tandura” correspond à cet instrument et le “Tamboura” au Pakistan.
SGRA – SNAN: on utilise cet instrument dans la musique populaire du Tibet. Il contient 3 cordes doubles.
LE CHAPEY: cambodgien est l’un des plus importants instruments au sud est asiatique. Il est employé dans les chansons et ces occasions sociales et populaires. On y joue comme avec un instrument solo car il se distingue pour ses jolis et riches sons:

Et parmi les autres instruments connus au Sonde on mentionne le (sapeh) oûd à 3 cordes qui accompagne la danse collective la nuit , à Sumatra ou cite le (Hapetan) énorme oûd à 2 cordes, et le (katchapi) utilisé à Java dans la musique populaire.

b. Les ouds de l’extrême orient:
P’IP’A son utilisation revient au règne des (Han) l’an 206 AV.J.C cet instrument vient de la Perse en prenant la route de la soie jusqu’en extrême orient. On raconte que l’empereur (Wou-ti) 140-87 AV.JC. ordonna la fabrication de cet oûd comme symbole des 3 forces (ciel, terre et homme) et des 5 éléments (feu, minéral, bois, eau et terre) cet instrument fut développé et est toujours utilisé dans les fêtes par des joueurs connus, se répandit en Corée, au Japon et au Vietnam sous différents noms. Le nombre de ses cordes n’est pas unifié.
SAN-HSEIN: cet oûd apparut avec la dynastie des Tsin entre 246 et 207 AV.J.C plus grand que le pipa, utilise pour les déclarations poétiques ou prosaïques ou s’alternent les chants et la musique contient 3 cordes.
YUEH-K’IN: se répand dans toute la Chine connu aussi comme el oûd de la lune, il est toujours utilisé par les chanteurs ambulants, sa manche est courte, sa cheville se termine par un croissant, contient 4 cordes accordées en pentagone.
RUAN: est un oûd à manche droite et une boite sonore ronde, on y joue verticalement, nommé “Ruant Chyan” selon un personnage littéraire connu pour jouer à cet oûd. Cet instrument s’est transporté au Japon.
BIWA: cet oûd est utilisé dans la musique du château impérial japonais. Il y a plusieurs sortes: le oûd ancien (bugaku-biwa) est toujours utilisé dans les chansons classiques et la musique de la danse (bugaku) – Al (Heiké-Biwa) el Al (satsuma-biwa) accompagnent les épopées japonaises.
Al oûd biwa se caractérise par son utilisation comme instrument mélodique et rythmique en même temps, il contient 4 cordes. Il y en a à 5 cordes comme el (moso-biwa).
AL SHAMISEN: est l’instrument à cordes le plus répandu au Japon, descend du (San-Hsein) chinois. Cet oûd fut utilise premièrement pour accompagner les chansons villageoises traditionnelles. Ensuite dans le genre lyrique (shamisen) qui prit le nom le oûd, et qui se répandit dans les réunions civiles. Cet instrument entra dans le théâtre japonais.
EL DÀN KIM ou DÀN NGUYÊT: est un oûd vietnamien datant du 18e s., a plusieurs genres; ceux qui contiennent 3 cordes, d’autres à 4 ou 5 cordes. Il est copie du (yueh – k’in) chinois. S’utilise au theatre dans un orchestre.
EL DÀN DAY: c’est el oûd des chanteuses, se trouva dans la dynastie des (lê) qui gouverna entre le 15e s. et le 18e s. C’est un oûd vietnamien par excellence, utilisé au nord du pays. Seuls les hommes y jouent en accompagnant les chanteuses professionnelles qui chantent le patrimoine. Il a 3 cordes.
EL (DÀN TY BÀ): est un oûd à 4 cordes, c’est une copie du “biba”chinois , est utilisé dans la musique du Palais et dans la musique de divertissement , les homes et les femmes y jouent.
El (RWABO): plus proche du petit Bozuk que du oûd, il a de 4 à 6 cordes:
EL (N’GONI): se particularise par sa boite sonore rectangulaire.

Parmi les autres oûds d’extrême orient il y a: Al (dotara) au Bengale, Al (Sanxian, Gekkin) au Japon, AL (Wolgeum) en Corée, Al (Sung) au Thaïlande, El (Chourague, Choudourghou) en Mongolie El (Tobshuur, Toshpuluur) au Touva et en Mongolie.

C. Les oûds Africains:
El oûds Africain est un des premiers oûds au monde . C’est l’instrument préféré des poètes lyriques qui accompagnent leurs chants en jouant avec. La face de la boite sonore était fabrique de cuir et non de bois. Il y a des oûds uni corde comme le (molo) au Sénégal et el (kountigui) au Niger. Il y a des oûds qui ont de 2 à 5 cordes comme le (kondé) en Haute Volta et el (como) au Nigeria. El (khalam) du Senegal est un oûd à 5 cordes et à la forme d’un bateau, est le plus utilisé chez les poètes lyriques. El (kora) est un oûd qui unit la harpe et le oûd, a 2 ranges de cordes, 11 pour la main gauche et 10 pour la main droite. Il y a aussi le (seron) en Guinée et la (gurumi) au Niger.

D. Le Luth ou al Oûd occidentale:
– Le Luth: l’Europe ne connut le oûd qu’après le IX e s., il ne se propagea en Espagne qu’après 13e S. Le luth descend d’El oud arabe – le nom arabe oûd devint (laud) en espagnol et (laut) en français ancien.
Il devint l’instrument préféré pendant la renaissance chez les musiciens et les amateurs et dans chaque maison entre le 16e et le 17e s. On écrivit pour l’accompagner des morceaux et des chants.
Ces chansons sont arrivées à la perfection avec le compositeur britannique (John Dowland).
Avec l’apparition du violon et après lui du Piano commença la décadence d’el oûd en Europe au 18e et 19e s. Pendant la deuxième moitie du 19e s, l’intérêt au oud européen classique et des écrits anciens composes pour lui revint.
Le oûd occidental diffère du oûd arabe par les intervalles métalliques qui se trouvent sur la manche, 5 cordes sont doublées et accordées sur le même ton ou sur une octave complète, et une seule corde très élevée. Il y a 2 arrangements pour les cordes, un ancien utilisé au 16e s. (sol 1, do 2, fa 2, la 2, ré 3, sol 3) et une nouvelle qui se répandit au 17e s. (la 1, ré 2, sol 2, si 2, mi 3, la 3). On pince la corde avec les doigts et non la plume connu dans le oud arabe.
– L'(archiluth): à la fin du XVI e s. on ajouta des cordes au oûd occidental poussé par le développement des chants et son accompagnement. En plus on donna un nouvel oud nomme (archiluth), connu pour la beauté de sa fabrication et ses ornements.
– Le (théorbé) : est une copie première de l’archiluth, qui parut à Padovani en Italie et se répandit dans les autres pays. Il avait une grande boite sonore et une petite manche.
– Le (chitarrone) : est l’oud theorbe mais en copie roumaine, sa boite sonore est petite tandis que la manche est trop longue et atteint parfois deux mètres. En plus de l’accompagnement des chants, il remplaçait le (clavecin) pour la basse continue.
– Le (mandore ou mandole) : se répandit beaucoup au 16e et 17e s. et garda son unicité jusqu’au 19 e s, dans la musique folklorique. Il ressemble au oûd mais en plus petit, son chevillier est long est en hélice, contient en général 4 cordes doublées.
– La (mandoline): descend d’el (mandore) ou al (mandole) apparait au 16e s. et ne prit sa forme actuelle qu’au 17e s. Naples excella dans sa fabrication et de la se transmis en France et en Allemagne. Vivaldi et Mozart écrivirent pour elle, et après la régression de son utilisation romantique, elle se réhabilita à la fin du 19e s. (Othello de Verdi).
– Le (cistre): se répandit en Europe pendant le 16e s., c’est un instrument facile à jouer, et dont le prix est abordable. Devenu fameux à la renaissance, régressa à la période classique pour redevenir à la fin de cette période un point de mire. On ne lui écrivit pas beaucoup sauf quelques chansons et (arias) populaires. Au début du 19e s. et avec l’apparition de la guitare commença sa décadence.
– Les ouds populaires occidentaux:
* La (chitarra portuguese), le cistre est toujours utilise au Portugal, il devint même l’instrument populaire sous le nom de (chitarra portuguese), contient de 4 a 12 cordes métalliques doubles qu’on pince avec les doigts; accompagne les chants populaires surtout le (fados).
* La (vihuela): est un oûd espagnol développé par les espagnols au 16e et 17e s. avec leur découverte d’el oûd arabe. Cet instrument se distingue par la démonstration de l’habileté du joueur, est des écrits musicaux spéciaux qui reviennent à l’an 1500 Ap.J.C.
* Al (bandurria): est un petit instrument classique espagnol de la famille su (cistre), à 6 cordes, se pince avec une plume.
* Al (bergzither): est un instrument allemand classique de la famille du (cistre), à 2 chevilliers, des doubles cordes dont 3 pour le bourdon.
* Al (colachon colascione) : est un oûd à manche longue, de 3 à 6 cordes, descend de la musique orientale, utilisé surtout dans la musique populaire du sud de l’Italie.
* A (tanbura) : est un petit oûd spéciale de l’Europe centrale et les pays du Balkan où il est nommé (Tanbourica) son origine est perse-arabe, les turcs l’ont transporté entre le 14e et le 15e s avec eux. Il est utilisé surtout au nord de la Serbie et la Croatie en Macédoine et en Bosnie , et au sud orient de la Bulgarie, dans les chants et danses populaires, contient de 4 à 6 cordes qui se pincent avec la plume.
* (Al Outi) ou (bouzouki): Il y a 2 sortes de oûd en Grèce, Al outi qui est un gros oûd à manche courte sans intervalles métalliques, a 4 cordes doubles accordées en quatrain. Al bouzouki, le plus fameux et le plus répandu, sa manche est longue avec des intervalles métalliques, ses cordes sont doubles accordées en pentagonal, s’utilise pour les chants et les folklores populaires et ancestraux.
* Al (Cobza) roumain se caractérise par sa boite sonore en forme de poire et sa manche courte et son chevillier inverse.
* Al (pandûr): se répand au Caucase et au sud de la Russie. C’est le (pandir) arménien et le (fandyr) d’Oust. Il a 3 cordes.

Il y a des oûds qui ressemblent aux précédents comme le (chonguri) en Géorgie, l'(achengur) en Abkhazie. Quant al (bandoura) il est de la famille d’el (cobza) qui était répandu aux pays slaves au moyen âge. Al bandoura est toujours utilisé en Ukraine malgré que la (balalaïka) l’ait supplanté autrefois des écoles musicales en Ukraine, c’est un symbole nationale.

* Al (domra): de la famille du tunbur, les mogols l’introduisirent en Russie du 13e s , il devint un instrument populaire jusqu’au 17e s. quand il fut supplanté par la (balalaïka). On dit que ce qui a aidé à sa disparition est son lien avec les chansons satiriques qui furent interdit par les Tzars en Russie. Il est encore utilisé dans le folklore en Kirghizie, Kazakhstan et Ouzbékistan. Il a une manche longue, a actuellement 3 cordes métalliques: il se pince avec une plume.
* le (balalaïka): c’est un instrument qui a remplacé le “domra”; autrefois c’était l’instrument le plus populaire répandu dans tout l’ex URSS, il accompagne les chants et danse des différents folklores. De la famille d’el oûd malgré sa boite sonore triangulaire (il y en a qui ressemble au oûd), sa manche longue ou courte, a des intervalles métalliques. Il a 3 cordes qu’on pince avec la main par les gens du peuple. Mais les professionnels utilisent la plume. Au 19e s cet instrument se développa et devint une famille de 6 tailles différentes.
CONCLUSION:

Le oûd joua et joue encore un rôle important dans la musique en général et la musique arabe en particulier. Il se développa avec le temps et évolua la musique, ses genres et ses méthodes. On le retrouve toujours dans la musique populaire des différents peuples et civilisations, tandis qu’on voit son rôle changeant dans la musique classique, quelques fois au front et d’autre dans les oubliettes.
Les arabes qui expédièrent le oûd arabe au monde, malgré quelques initiatives personnelles qui n’ont pas été généralise, n’ont pas fait un grand effort pour développer cet instrument ou écrire pour lui pour montrer sa capacité comme l’a fait l’occident avec le luth.
Ils ne prirent pas une décision courageuse de former une famille du oûd comme la famille du violon occidental, ou la famille de la guitare en Amérique latine, en plus ils n’accompagnèrent guère l’évolution de la musique arabe qui devint instrumental en plus de cantique. Car el oûd actuel, ses diapasons restent comme l’ampleur de la voix humaine, ils ne donnèrent aucun intérêt à l’enseignement du oûd aux jeunes d’un part par la taille du oûd pour que le petit puisse le régler, et d’autre part les programmes, s’ils se trouvent sont pour les adultes. Si les arabes se sont intéressées à l’enseignement du oûd aux enfants dès leurs jeunes âges, en plus que les autres instruments arabes aussi, ils auraient eu des génies parmi eux sur le plan de la musique, de la composition et du développement de la musique arabe.

Les References :
– Tanous (Joseph), El oûd : une histoire d’authenticité et renouvellement , conférence pour le jour mondial du oud, tripoli 2007.
– Tcho (Wang-si), les instruments musicaux chinois, (arabisation : Hussein Ismail Hussein) , publication du Ministère de la Culture chinois.
– Tranchefort (François-René), Les instruments de musique dans le monde, I, Seuil, Paris, 1980.
– Poché (Christian), Dictionnaire des musiques et danses traditionnelles de la Méditerranée, Fayard, Paris, 2005.
– Honegger (Marc), Science de la Musique, Technique, Formes, Instruments (L-Z), Bordas, Paris, 1982.

Recherche: père Dr. Joseph Tanous
Vice-président de l’université Du Saint Esprit – Kaslik

Traduit de l’arabe : Ghayda Al Nas


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